Que ma mort soit une fête

CRISTIAN ALARCÓN

Le dernier Robin des Bois était argentin.

Victor Vital, alias El Frente, est un ado de 17 ans comme les autres : il sort danser la cumbia dans les clubs de Buenos Aires, fait les quatre cents coups avec ses amis, vit des histoires d’amour passionnées, à ceci près : il habite l’un des quartiers les plus pauvres de la capitale argentine. Pour survivre au jour le jour, il vole et redistribue beaucoup, considéré comme le dernier voleur à avoir un code d’honneur. En 1999, alors qu’il est sur le point de se rendre, les forces de l’ordre tirent à bout portant et le tuent. Une icône est née.

C’est à peu près à ce moment-là que Cristian Alarcón, journaliste, entend parler de cette légende. Pendant deux ans, il fréquente le quartier, s’entretient avec ses proches, des membres de gangs ou des voleurs afin de reconstituer sa vie et rendre compte de son héritage. Avec Que ma mort soit une fête, il a souhaité livrer un récit humain sur ces banlieues délaissées où la solidarité prend le pas sur la violence.