Titaÿna
Les mésaventures d’une journaliste intrépide des Années folles dans le Pacifique. Ce livre est tout sauf un récit de voyage.
Titaÿna a 23 ans lorsqu’elle part seule, dans les années 1920, tenter l’aventure en Océanie. Elle y passe de longs mois et, engagée comme mousse sur une goélette, voyage d’île en île : Tahiti, Bora-Bora, archipel des Tuamotu font partie de ses nombreuses escales. Titaÿna part à la rencontre des populations locales, rapporte leurs histoires et leurs coutumes. Elle se baigne le soir dans la rivière avec les Tahitiennes qui lui parlent des tupapau – les revenants –, échange avec une femme maorie sur le sort de l’enfant qu’elle porte, assiste aux danses couchées sur les plages de diamants noirs.
Elle croise sur sa route de nombreux Européens qui, comme elle, ont voulu vivre l’aventure, et ont échoué sur ces îles en apparence paradisiaques. Le plus souvent malades, sans le sou, condamnés, ils n’ont pas connu la fortune espérée. Après l’aventure, c’est le temps de la désillusion. Titaÿna, de sa plume acerbe, dénonce le comportement des colons, responsables de l’enfer des mines de phosphate à Makatea ou de la disparition des coutumes locales.
À rebours du récit de voyage, dans une langue acérée et poétique, Titaÿna décrit dix années plus tard l’envers de sa vie d’aventurière et livre un témoignage moderne et brut sur les colons partis dans les années 1920 dans des contrées fantasmées.
Jean-Charles Chapuzet
Vingt-cinq heures dans la vie d’un flic
C’est l’effroi à Jarnac lorsque la petite Mona-Lisa est kidnappée un soir de février 2004. Tous les hommes de la gendarmerie locale se mobilisent, et même au-delà, la section de recherches de Bordeaux. Ils ne le savent pas encore, mais ce fait divers va devenir l’affaire la plus importante de leur vie.
Quatorze ans plus tard, le Patron, directeur d’enquête de l’affaire, et plusieurs gendarmes se souviennent : le dispositif mis en place, la coopération entre la brigade locale et la gendarmerie de Bordeaux, la garde à vue d’un suspect – interminable jusqu’à l’ultime rebondissement –, les retentissements médiatiques et politiques de l’affaire.
Du bleu dans la nuit est la chronique heure par heure de cette journée sous tension où se joue la vie d’une fillette, l’histoire des coulisses de l’enquête, mais aussi un récit social sur la campagne française.
Evan Ratliff
L’histoire d’une traque haletante, la rencontre avec un homme qui a voulu disparaître : deux récits complémentaires sur l’anonymat à l’ère numérique.
– DISPARAÎTRE –
Combien d’entre nous sont tentés à l’idée d’abandonner la vie qu’ils mènent pour en démarrer une autre ? Prisonniers de notre passé, accablés par le quotidien ou simplement prêts à tout plaquer pour connaître l’aventure.
Evan Ratliff, jeune reporter indépendant, décide de tenter le coup et provoque ses lecteurs : il disparaît dans la nature et les met au défi de retrouver sa trace en moins d’un mois. S’engage une course-poursuite pendant laquelle l’auteur a recours à tous les pastiches et stratagèmes possibles pour échapper à ceux qui le traquent. De leur côté, les chasseurs attendent que Ratliff fasse un faux pas.
Ratliff fait alors l’expérience de la paranoïa qui le gagne rapidement, de la difficulté à lutter contre ses propres envies et des rencontres superficielles et fugaces auxquelles sont condamnés ceux qui veulent cacher leur véritable identité. Pour accéder au royaume de l’anonymat, il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus.
– DANS LA NATURE –
Matthew Alan Sheppard, âgé d’une petite quarantaine d’années, est un mari aimant, un père attentionné et un employé qui a réussi professionnellement. Cet homme modèle ne dit pourtant pas tout. Il a accumulé des dettes de plus en plus importantes, jusqu’à devenir insurmontables. Pour repartir de zéro, il est prêt à mettre sa mort en scène et à bouleverser la vie de ses proches pour toujours.
Kapka Kassabova
Un récit plein d’aventures et d’érudition, à la fois historique et brûlant d’actualité. D’une rare intelligence.
Quand Kapka Kassabova retourne en Bulgarie, son pays natal, pour la première fois depuis vingt-cinq ans, c’est à la frontière avec la Turquie et la Grèce qu’elle se rend. Une zone inaccessible lorsqu’elle était enfant et que la guerre froide battait son plein, un carrefour qui grouillait de militaires et d’espions.
Au gré de son voyage, l’autrice découvre les lieux qui furent dominés par des forces successives, de l’Empire ottoman au régime soviétique, et baignés de mythes et de légendes. Son livre est peuplé de magnifiques portraits de contrebandiers, chasseurs de trésors, botanistes et gardes-frontières, et aussi de migrants.
Lisière est à la fois le récit d’une immersion dans les coulisses de l’Histoire, un regard neuf sur la crise migratoire en Europe et une plongée au coeur de géographies intimes. Il se situe à mi-chemin entre les œuvres de Ryszard Kapuscinski et de Svetalana Alexievitch.
Raphaël Malkin
Une vie de fracas, une mort expéditive, un nom de légende.
Rud Lion est mort, assassiné dans un café parisien à l’âge de 30 ans une nuit de novembre 1999. Musicien autodidacte, il aurait composé la mélodie de Ma petite entreprise de Bashung, fut le mentor d’Expression Direkt et produit le seul morceau de rap que l’on entend dans La Haine. Il a organisé les soirées les plus enfiévrées de Paris et a frayé avec la voyoucratie. Insaisissable, passionné et monstrueux, Marc, de son vrai nom, était un électron libre. Il était de ceux qui s’arrachent à leur condition pour connaître les sommets avant la chute.
Des tours de Vitry aux longues nuits de Paris, Raphaël Malkin raconte le parcours hallucinant d’une légende méconnue du rap français des années 1990. Il a recueilli des dizaines de témoignages pour dresser le portrait de ce personnage à mille facettes et combler un pan entier de l’histoire urbaine contemporaine.
Miguel Prenz
Digne de la plus virulente fièvre de l’or, la course aux fossiles redonne vie à toute une région pour le meilleur et pour le pire. Contagion garantie.
Tout le monde se souvient de la sortie au cinéma de Jurassic Park en 1993. La même année, en Patagonie, un autre dinosaure carnivore, plus grand que le tyrannosaure, révolutionne l’économie d’une ville sinistrée, El Chocón. Découverts par un paléontologue amateur, ces ossements deviennent l’objet de toutes les convoitises : touristiques, scientifiques, politiques. Pourtant, derrière ce regain de prospérité, se joue une guerre sournoise, à l’ombre des fossiles estimés à des millions.
Miguel Prenz s’est rendu sur place et a observé les luttes de pouvoir entre maires, directeurs de musées et paléontologues capables de tout pour baptiser de leur nom le dinosaure. Autant de personnages qui tissent une toile de fond des plus inquiétantes : celle de l’ambition des hommes
Survivrez-vous à la fièvre de l’or numérique ?
En 2014, Jake Adelstein découvre les monnaies virtuelles en même temps que l’effondrement de Mt. Gox, la plus grande plateforme d’échange de bitcoins au monde basée à Tokyo. Celle-ci annonce la disparition de 850 000 bitcoins, l’équivalent de 500 millions de dollars. Contre toute attente, c’est son créateur et dirigeant qui est le principal suspect de la police japonaise : Mark Karpelès, un jeune Français qui n’a pas encore 30 ans. Mark devient alors le centre de la plus grande affaire criminelle de l’ère numérique. Tout le monde veut sa peau : la police japonaise, le FBI et les milliers de particuliers qui ont perdu leurs économies dans ce braquage d’un nouveau genre.
Au cours de son enquête, Jake Adelstein rencontre les pionniers du Bitcoin : idéalistes, geeks, libertariens, profiteurs ou spéculateurs, et tente de répondre à ces deux questions : qui a fait le coup ? Où sont passés les bitcoins ?
Allison Hoover Bartlett Un voleur de livres rares, un libraire obstiné, l’histoire d’une traque haletante entre deux amoureux du livre.
Jusqu’où iriez-vous pour mettre la main sur le livre de vos rêves ? Mieux encore, jusqu’où iriez-vous pour avoir une bibliothèque remplie de vos livres préférés ?
John Gilkey est l’un des voleurs de livres les plus prolifiques de sa génération. Jusqu’en 2003, il a dérobé près de 200 000 dollars de livres anciens. Son but, réunir une collection à son image. Dès lors, comment attraper un voleur qui ne subtilise des livres que pour compléter sa propre bibliothèque ?
C’était compter sans la ténacité de Ken Sanders, libraire de livres anciens irascible à Salt Lake City, qui s’improvise détective et se surnomme biblioflic. S’ensuit une longue poursuite entre un voleur obsessionnel et un libraire obstiné prêt à bondir au moindre faux-pas.
À travers le récit de cette traque unique en son genre, Allison Hoover Bartlett nous plonge dans l’univers fascinant du livre ancien en se posant toujours cette question : de quoi serions-nous capables nous aussi par amour des livres ?
Véritable manifeste sur la liberté d’expression, le récit d’Anjan Sundaram dresse un portrait édifiant de la situation politique au Rwanda.
En 2009, un programme de l’Union européenne demande à Anjan Sundaram, grand reporter, de venir enseigner le journalisme au Rwanda. Alors que ce cours devient un lieu d’échange pour des journalistes indépendants souvent isolés, le gouvernement, à l’approche des élections présidentielles, intensifie le contrôle de l’information. Des journalistes sont menacés, certains obligés de fuir le pays. Anjan prend alors pleinement conscience de la complexité du contexte politique et du danger qui pèse sur la vie de ses élèves.
Si le Rwanda a connu ces dernières années un fort essor économique, la liberté d’expression y est toujours menacée. Bad News est un récit important qui dénonce les dérives d’un régime autoritaire. Plus qu’un simple témoignage, c’est un manifeste pour la liberté d’expression.
Jorge Enrique Botero part à la recherche d’une légende vivante : un militaire travesti prisonnier des FARC.
Manzana est un jeune homosexuel colombien qui profite des joies de la nuit à Cali jusqu’à ce que son père l’enrôle de force dans l’armée. Dans la jungle, il se retrouve à lutter contre la guérilla, une arme entre les mains qu’il sait à peine faire fonctionner. Mais la situation change radicalement lorsque son unité se retrouve prisonnière des FARC. En captivité, les habitudes s’installent et les préjugés et la violence des militaires n’empêchent pas le jeune Manzana de tomber éperdument amoureux de son Capitaine. Entre lits d’infirmerie et rêves d’évasion, Botero nous livre dans une écriture précise et poétique une histoire d’amour étonnante qui se déroule bien loin des mœurs conservatrices de la société colombienne des années 1990.