Jean-Charles Chapuzet
L’Étrange odyssée d’un haut-saintongeais
« L’homme à la soucoupe », Jean-Claude Ladrat, est devenu célèbre le jour où le programme de télé Strip-tease en a fait un personnage culte. En 1993, l’émission belge met en scène un marginal charentais inventeur d’une soucoupe prétendument volante, sa mère, Suzanne Saget, et son perroquet empaillé. Mais derrière le rêve d’étoiles se cache un drame rural. La trajectoire d’un homme qui a voulu voler et s’est brûlé les ailes. Successivement ouvrier agricole, marin, menuisier, numismate, aventurier malheureux à bord d’une première soucoupe larguée dans l’Atlantique, star de télévision, « idiot du village », coupable idéal, taulard, Jean-Claude Ladrat aura passé sa vie à rêver d’un ailleurs. Il en passera une partie derrière les barreaux.
Jake Adelstein
Splendeur et décadence d’un hors-la-loi au pays du Soleil-Levant
Jake Adelstein en a bien conscience : il ne s’en sortira pas vivant sans aide. Après avoir écrit un article sur Tadamasa Goto, il a tout le Yamaguchi-gumi à ses trousses. Partant du vieux principe selon lequel « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », Jake Adelstein engage un ancien yakuza, Saigo, qui appartenait à la branche ennemie de Goto. En échange ? Jake doit écrire la biographie de son protecteur.
À partir de la vie de cet homme qui a connu l’âge d’or des yakuzas, Jake Adelstein dresse une fresque épique de la mafia japonaise, des années 1960 à nos jours. C’est Le Parrain au pays du Soleil-Levant, cela commence sur fond de tatouages sophistiqués et se termine dans les milieux de la finance. Entre-temps, les yakuzas ont perdu leur sens de l’honneur.
Sinar Alvarado
Traduit de l’espagnol (Venezuela) par Cyril Gay
À partir d’un fait divers sanglant et sensationnel, Sinar Alvarado explore les institutions et les bas-fonds de la société en se posant une question simple : comment a-t-on pu remettre un cannibale en liberté ?
Dans les Andes vénézuéliennes, pendant les années 1990, un SDF avec des antécédents psychiatriques, Dorancel Vargas, vit sous le pont Libertador. Un jour, on découvre dans son petit campement des casseroles remplies de chair en décomposition. Dès lors, les habitants du quartier comptent autour d’eux ceux qui manquent à l’appel.
Au cours des deux années d’enquête nécessaires à ce livre, Sinar Alvarado a rencontré les familles des dernières victimes et épluché des liasses de dossiers psychiatriques et de rapports de police pour nous livrer cette histoire hors du commun dans une écriture qui égale celle des plus grands polars réalistes.
Anjan Sundaram
Traduit de l’anglais (Inde) par Charles Bonnot
Dans la lignée de Ryszard Kapuściński et de V. S. Naipaul, Anjan Sundaram raconte une année de quête de vérité, une poursuite effrénée dans un pays ravagé par la misère et la violence.
Sa route est toute tracée : études de mathématiques dans la prestigieuse université américaine Yale et offre d’emploi chez Goldman Sachs. Un chemin balisé que le jeune Anjan Sundaram décide de quitter en 2005. Il abandonne tout pour plonger dans l’inconnu et prend un aller simple pour la République démocratique du Congo. Il sera désormais reporter. Ou, plutôt, essaiera de le devenir. Car derrière le romantisme de la vie d’aventures, Anjan Sundaram découvre une réalité hostile. De déconvenues en rebondissements, l’apprenti journaliste doit apprendre à survivre dans la jungle urbaine de Kinshasa. Malgré l’euphorie de l’élection présidentielle de 2006 – premières élections libres et démocratiques depuis quarante ans –, la chaleur paralysante est à l’image d’un pays qui suffoque.
Alberto Salcedo Ramos
La vie glorieuse et tragique de Kid Pambelé
Né en 1945 à San Basilio de Palenque, modeste village des Caraïbes, Kid Pambelé devient le premier champion du monde de boxe colombien. Mais la gloire ne fut qu’une parenthèse dans la vie du Kid qui commença en vendant des cigarettes de contrebande et perdit définitivement son titre à cause de problèmes de drogue et de son tempérament fougueux.
Alberto Salcedo Ramos, journaliste hors-pair et grand amateur de boxe part à la recherche de cette légende vivante qui a sombré dans l’oubli. Il décrit des années d’enquête passées à interviewer toutes les personnes qui ont pu connaître le champion et nous raconte le destin exceptionnel de ce boxeur, de son ascension à sa chute.
Titaÿna
Bourlingueuse des années folles, Titaÿna parcourt le monde en avion à la recherche d’expériences extrêmes. Cet ouvrage compile trois de ses grands reportages ainsi que pour la première fois ses mémoires de reporter.
Au fin fond de la jungle indonésienne, Titaÿna se rend dans une tribu de cannibales, les Toradjas, aussi surnommés les « chasseurs de têtes ». Elle se retrouve face au mystère des rituels sacrés : un mort ligoté se décompose dans la case du chef, des crânes humains ornent les habitations et la place des sacrifices reste tachée de sang. Mais il en faut beaucoup plus pour effrayer la jeune reporter. Ses autres grands reportages écrits dans les années 1930 décrivent la pérégrination d’une caravane funèbre qui transporte des cadavres à dos de chameau de la Perse à La Mecque et le contournement de la prohibition aux États-Unis par les transports aériens. Pour compléter ce triptyque, les mémoires de l’auteur, exhumés pour la première fois, révèlent les coulisses de sa carrière de reporter au long-cours.
Karim Madani
Qu’est-ce qui réunit deux jeunes frères d’origine israélienne amateurs de hip hop, de metal et de films gore, la fondatrice d’un gang de filles et un prodige du vol de voitures ? Ils sont tous les quatre jeunes, blancs, juifs et déclassés, perdus dans l’enfer de Brooklyn des années 1990, coincés dans la guerre des gangs. Pour s’en sortir, tous les moyens sont bons – trafic de crack, vol à la tire, bastonnades. Leur énergie commune définira un courant du hip hop et de la culture urbaine : celui des goons. Les destins croisés de Ill Bill et Necro, J. J. et Ethan Horowitz sont des illustrations de ce mouvement. Dans Jewish Gangsta, Karim Madani nous rapporte des histoires vraies, méconnues, violentes, hypnotiques et teintées d’un humour très noir.
Un journaliste américain sur le terrain de la police japonaise
Quand Jake Adelstein intègre en 1993 le service « police-justice » du plus grand quotidien japonais, le Yomiuri Shinbun, il n’a que 24 ans et il est loin de maîtriser les codes de ce pays bien différent de son Missouri natal. À Tokyo, il couvre en étroite collaboration avec la police les affaires liées à la prostitution et au crime organisé. Pour cela, il n’hésite pas à s’enfoncer dans les quartiers rouges de la capitale, dans les entrailles du vice et de la décadence. Approché par les yakuzas, il devient leur interlocuteur favori tout en restant un informateur précieux pour la police. Une position dangereuse, inédite et ambivalente, aux frontières du crime, qui incite Jake Adelstein à entrer dans un jeu dont il ne maîtrise pas les règles.