Baston

Le monde est un grand diorama que des mains géantes agenceraient constamment.
Mila, était-elle une de ces apprenties sorcières
qui collectionnaient des noyaux de pêche dans des caches secrètes? À grandir entourée de collections de jouets, peut-être que la frontière entre la vie
et le marché aux Puces s’est révélée inutile.

Quelques années plus tard, armée d’une pointe sèche – descendante civilisée de notre index – Mila retrace les portraits de ce qui peuple nos rues et nos étagères. Hors, Batman, Godzilla, Astroboy et leurs amis ne peuvent pas vraiment fermer les yeux, ni
ne peuvent discuter. Et en disant cela on s’aperçoit que les jouets sont dotés de quelque chose dont
les humains et animaux sont dépourvus : l’absence
de sommeil.
Dans cet espace-temps du jeu, où les êtres vivants se prennent pour des jouets et les jouets pour des êtres vivants, il ne saurait y avoir de désordre. Il n’est question que de déplacement. La bagarre perpétuelle leur sert probablement à éprouver mutuellement leur réalité en mimant quelque mythe oublié.

On ne vous garantit pas de secrets pour changer
la vie, mais vous pouvez prendre un peu le temps d’en chercher dans les gravures et dessins de
Mila Gomez, pour sa première exposition personnelle
à la Galerie du Paris Print Club du 8 au 28
décembre 2023.