Nous gravons principalement sur des plaques de cuivre poli, en utilisant des techniques de taille directe (pointe-sèche, burin, manière noire) ou de taille indirecte (à l’eau forte, au trait ou en aquatinte). L’impression est manuelle et permet un rendu à la fois précis et vibrant, et qui peut résonner avec tous types de dessin. La gravure suit un processus complexe et long, c’est pourquoi il s’agit d’une technique qui est adaptée à des tirages allant de 10 à 50 exemplaires, la plupart du temps monochrome, bien que les royaumes de la gravure en couleur soient des terres trop peu explorées.

Les choix de papiers de qualité permettent de sublimer un peu plus les images produites : papiers cotons, papiers japonais ou coréens apportent leur caractère à chaque estampe.

Si le dessin au trait est la pierre angulaire de la gravure, il est néanmoins possible de reproduire des photos. L’image est ici nettement transformée, c’est une pratique dont il faut faire l’expérience pour en entrevoir tous les possibles mais aussi les limites.

LA TYPOGRAPHIE ET L’IMPRESSION
DE GRAVURE EN RELIEF

L’impression en relief s’apparente au principe du tampon : les creux restent vierges et la surface de la matrice est imprimée. L’impression en typographie, en gravure sur bois ou en lino font la part belle au blanc, c’est avec lui qu’on crée l’image, en creusant la matière ou en l’agençant à même la presse. La typographie en caractères mobiles – plomb ou bois – est une manière assez contraignante de concevoir des textes et des mises en page. Ce processus est un levier pour faire émerger des solutions graphiques, l’inattendu ne manque pas de survenir par le détour artisanal. Nous possédons une presse semi-automatique qui nous permet des tirages allant jusqu’à plusieurs centaines d’exemplaires.

Nous travaillons en tons directs et nous utilisons des encres grasses qui ont une grande stabilité de rendu et une palette aux variations débordantes. Couleurs pures ou mélanges, fluos et encres métallisées peuvent se combiner pour éprouver tous types de papiers, chercher le relief ou la profondeur des teintes par des jeux de transparences et de superposition. Multiplier les couleurs signifie répéter les passages, et donc la conception des matrices.