Kirk Wallace Johnson
Seriez-vous prêt à risquer votre carrière pour quelques plumes ?
Un soir de juin 2009, le jeune musicien virtuose Edwin Rist, destiné à une brillante carrière, commet un casse pour le moins incongru : après s’être produit à un concert de la Royal Academy of Music à Londres, il s’infiltre discrètement dans le musée d’Histoire naturelle pour voler des centaines d’oiseaux entreposés là depuis plusieurs décennies. Plus étonnant encore, il ne s’empare pas des fleurons de la collection recueillis par Darwin, mais plutôt des paradisiers et autres spécimens rares aux couleurs éclatantes rapportés en Europe par un naturaliste méconnu du XIXè siècle.
C’est lors d’une partie de pêche à la mouche que Kirk Wallace Johnson entend parler de cette histoire pour la première fois. Fasciné par l’affaire, il se lance dans une enquête passionnante, à la recherche de ces plumes disparues, et questionne notre obsession pour la beauté et notre désir de la posséder, à n’importe quel prix.
Alma Guillermoprieto
Entre ferveur et désillusion, une jeune femme découvre la révolution cubaine.
En 1970, à New York, Alma Guillermoprieto, d’origine mexicaine, suit les cours de danse contemporaine de Merce Cunningham. Quand celui-ci lui parle d’un poste de professeur à l’École nationale des arts de La Havane, son monde s’effondre : la jeune danseuse rêvait d’intégrer sa compagnie. Alma part résignée, cherchant dans l’aventure une façon de faire le deuil de sa carrière artistique. Elle a alors 20 ans.
Lorsqu’elle atterrit à Cuba, elle appréhende les restrictions liées à l’embargo américain et au régime de Fidel Castro. Ses craintes sont rapidement confirmées : les salles de danse sont privées de miroirs, considérés comme des instruments contre-révolutionnaires. Son séjour devient alors le temps d’un apprentissage inattendu : celui de sa conscience politique. Alma Guillermoprieto revient sur cette expérience qui a sonné le glas de sa carrière de danseuse et marqué le début de sa vie de journaliste. Avec ce récit initiatique, elle signe un livre d’une rare intensité.
Titaÿna
Les mésaventures d’une journaliste intrépide des Années folles dans le Pacifique. Ce livre est tout sauf un récit de voyage.
Titaÿna a 23 ans lorsqu’elle part seule, dans les années 1920, tenter l’aventure en Océanie. Elle y passe de longs mois et, engagée comme mousse sur une goélette, voyage d’île en île : Tahiti, Bora-Bora, archipel des Tuamotu font partie de ses nombreuses escales. Titaÿna part à la rencontre des populations locales, rapporte leurs histoires et leurs coutumes. Elle se baigne le soir dans la rivière avec les Tahitiennes qui lui parlent des tupapau – les revenants –, échange avec une femme maorie sur le sort de l’enfant qu’elle porte, assiste aux danses couchées sur les plages de diamants noirs.
Elle croise sur sa route de nombreux Européens qui, comme elle, ont voulu vivre l’aventure, et ont échoué sur ces îles en apparence paradisiaques. Le plus souvent malades, sans le sou, condamnés, ils n’ont pas connu la fortune espérée. Après l’aventure, c’est le temps de la désillusion. Titaÿna, de sa plume acerbe, dénonce le comportement des colons, responsables de l’enfer des mines de phosphate à Makatea ou de la disparition des coutumes locales.
À rebours du récit de voyage, dans une langue acérée et poétique, Titaÿna décrit dix années plus tard l’envers de sa vie d’aventurière et livre un témoignage moderne et brut sur les colons partis dans les années 1920 dans des contrées fantasmées.
Jean-Charles Chapuzet
Vingt-cinq heures dans la vie d’un flic
C’est l’effroi à Jarnac lorsque la petite Mona-Lisa est kidnappée un soir de février 2004. Tous les hommes de la gendarmerie locale se mobilisent, et même au-delà, la section de recherches de Bordeaux. Ils ne le savent pas encore, mais ce fait divers va devenir l’affaire la plus importante de leur vie.
Quatorze ans plus tard, le Patron, directeur d’enquête de l’affaire, et plusieurs gendarmes se souviennent : le dispositif mis en place, la coopération entre la brigade locale et la gendarmerie de Bordeaux, la garde à vue d’un suspect – interminable jusqu’à l’ultime rebondissement –, les retentissements médiatiques et politiques de l’affaire.
Du bleu dans la nuit est la chronique heure par heure de cette journée sous tension où se joue la vie d’une fillette, l’histoire des coulisses de l’enquête, mais aussi un récit social sur la campagne française.
Evan Ratliff
L’histoire d’une traque haletante, la rencontre avec un homme qui a voulu disparaître : deux récits complémentaires sur l’anonymat à l’ère numérique.
– DISPARAÎTRE –
Combien d’entre nous sont tentés à l’idée d’abandonner la vie qu’ils mènent pour en démarrer une autre ? Prisonniers de notre passé, accablés par le quotidien ou simplement prêts à tout plaquer pour connaître l’aventure.
Evan Ratliff, jeune reporter indépendant, décide de tenter le coup et provoque ses lecteurs : il disparaît dans la nature et les met au défi de retrouver sa trace en moins d’un mois. S’engage une course-poursuite pendant laquelle l’auteur a recours à tous les pastiches et stratagèmes possibles pour échapper à ceux qui le traquent. De leur côté, les chasseurs attendent que Ratliff fasse un faux pas.
Ratliff fait alors l’expérience de la paranoïa qui le gagne rapidement, de la difficulté à lutter contre ses propres envies et des rencontres superficielles et fugaces auxquelles sont condamnés ceux qui veulent cacher leur véritable identité. Pour accéder au royaume de l’anonymat, il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus.
– DANS LA NATURE –
Matthew Alan Sheppard, âgé d’une petite quarantaine d’années, est un mari aimant, un père attentionné et un employé qui a réussi professionnellement. Cet homme modèle ne dit pourtant pas tout. Il a accumulé des dettes de plus en plus importantes, jusqu’à devenir insurmontables. Pour repartir de zéro, il est prêt à mettre sa mort en scène et à bouleverser la vie de ses proches pour toujours.
Kapka Kassabova
Un récit plein d’aventures et d’érudition, à la fois historique et brûlant d’actualité. D’une rare intelligence.
Quand Kapka Kassabova retourne en Bulgarie, son pays natal, pour la première fois depuis vingt-cinq ans, c’est à la frontière avec la Turquie et la Grèce qu’elle se rend. Une zone inaccessible lorsqu’elle était enfant et que la guerre froide battait son plein, un carrefour qui grouillait de militaires et d’espions.
Au gré de son voyage, l’autrice découvre les lieux qui furent dominés par des forces successives, de l’Empire ottoman au régime soviétique, et baignés de mythes et de légendes. Son livre est peuplé de magnifiques portraits de contrebandiers, chasseurs de trésors, botanistes et gardes-frontières, et aussi de migrants.
Lisière est à la fois le récit d’une immersion dans les coulisses de l’Histoire, un regard neuf sur la crise migratoire en Europe et une plongée au coeur de géographies intimes. Il se situe à mi-chemin entre les œuvres de Ryszard Kapuscinski et de Svetalana Alexievitch.